Dans notre
rapport aux autres notre communication n’est pas seulement consciente,elle est aussi inconsciente, car l’inconscient en est
le metteur en scène . ’Freud disait à son propos qu'il est le protagoniste de notre devenir.
C’est par les premiers traitements effectués à des malades hystériques, que Freud et Joseph
Breuer ont découvert l’inconscient, en constatant l’existence de représentations refoulées hors de la
conscience (origine de maladies). Depuis, cette affirmation n’a cessé d’être remise en question, la plus célèbre de ces critiques est celle qu’expose Jean-Paul Sartredans « L’être et le Néant ». Pour lui,
l’inconscient doit être imputé à la mauvaise foi, il est certain qu’aucune vérification expérimentale ne peut en fournir la preuve.
Pour nous
exprimer nous utilisons la parole, mais plus de 80% de notre communication est non-verbale. En effet, notre état d’être est trahi par une communication inconsciente, notre gestuelle, nos
comportements, attitudes, lapsus ou actes manqués, etc. Ne dit-on pas d’ailleurs qu’ils sont révélateurs ? Il y a donc un impact sur notre communication . On peut peut s'en apercevoir lors
d'un discours des politiques, dans leurs ruptures de cohérence entre leur gestuelle et le discours qu’ils tiennent.
Comme chacun peut le constater, cet « autre » qu'est
l'inconscient se manifeste souvent dans notre vie sous différentes formes pour nous révéler des conflits qui existent en nous. Il est constitué de tout ce qui échappe entièrement à notre
conscience. C’est le lieu de tout ce que nous refoulons, désirs, sentiments inavoués, traumatismes... Ce refoulé qu’est l’inconscient serait issu de certaines expériences infantiles, elles-mêmes
non nécessairement réelles et tout comme un ordinateur, tout y est stocké en mémoire.
Ce qui y est refoulé fait parfois pression pour s’exprimer dans le conscient et
use à cet effet de tous les stratagèmes, à travers, nos rêves, nos erreurs de lecture, d’écriture, nos actes manqués, nos oublis, nos maladresses, notre gestuelle, nos « mal à
dit »... Enfin, les objets de l’inconscient sont indestructibles, inaltérables au temps, et constituent une véritable ‘‘nature psychique’’. Ce qui me fait dire que les conflits
non réglés par nous-mêmes seront transmis à nos descendants, d’inconscient à inconscient.
Lorsque la conscience est éveillée, les processus de l’inconscient restent cachés
mais il nous envoie des signes avertisseurs dès que l’attention se relâche.
On découvre ces signes avertisseurs dans les rêves et les actes manqués de la vie
quotidienne ; conflits cachés dans l’inconscient et qui sont à la base des névroses, lesquels se différencient de la psychose par l’Œdipe.
L'inconscient s’exprime
également à travers notre gestuelle.
Moyen de communication intime de notre personnalité, qui traduit elle aussi, des
messages de l’inconscient qui communique à travers le corps notre état interne. Ainsi, dit-on : elle est le reflet de notre « âme ».
En effet, notre attitude corporelle (réflexes inconscients), a une influence sur
ce que nous pouvons susciter à travers, nos mimiques, la façon dont on se tient, dont on s’assoit, dont on parle, dont on porte le regard, dont on serre la main, dont on s’habille etc., elle se
révèle être plus importante que le message énoncé. Une personne stricte, aimant la rigueur transpirera à travers son comportement, cette rigueur dans, la façon de se tenir, généralement droite,
de s’habiller où tout doit être tiré à quatre épingles, de se coiffer où chaque cheveu a sa place etc.
Comme le mime, nous communiquons des messages par notre
attitude.
Elle nous renseigne sur ce moyen de communication qu’est notre corps et qui
parfois peut ne pas être en phase avec ce que nous disons. Il y a donc à ce moment-là, une rupture de cohérence comme je le précise en préambule pour les discours de politiques. Si nous sommes
attentifs à la gestuelle, nous comprenons ce que l’inconscient nous livre, l’état interne de la personne.
L’inconscient exprime aussi nos
douleurs psychologiques, par des douleurs somatiques.
Ce que nous ne pouvons pas mettre en mots, le corps l’exprime en « maux » à travers nos « doux leurres », l’inconscient nous averti qu’il y a un problème que nous devons résoudre.
N'oublions pas que tout ce qui est réprimé, s'imprime.
Nos émotions face à des événements sont également sous l’influence de
l’inconscient.
Par exemple, la passion ne permet pas l’objectivité car, l’inconscient peut
effectivement déformer la compréhension des informations qui nous sont donnés. Nous avons un penchant naturel à ne retenir que ce qui correspond à des émotions agréables. Les informations que
l’oreille transmet au cerveau sont filtrées à travers l’écran de notre attitude inconsciente et cela nous empêche d’y voir clair dans le pour ou le contre, objectivement.
Face à une même situation, nous
n’avons pas tous la même attitude, les mêmes émotions, le même ressenti, la même perception…
A travers nos actes, que cherche notre metteur en scène à nous faire
comprendre ? Qu’essaie-t-il de nous faire prendre conscience ? Allons-nous rester sourd et faire comme la mouche qui sans cesse se heurte contre la vitre ? Notre inconscient
n’est pas un ennemi bien au contraire. Il intervient pour nous aider à nous clarifier, à régler un conflit interne ou externe, à affirmer ce que nous sommes, etc.
C'est pourquoi à notre insu, au travers de diverses situations, il décide de la
pièce que l’on va jouer, seul ou avec d’autres acteurs. C’est lui qui choisit le décor, les personnages et c’est lui qui dirige. Il faut donc se donner la réplique, c’est interactif et les
échanges dépendent du rôle de chacun. Tous les acteurs sont alors, comme des pantins manipulés.
Si nous-nous obstinons à ne rien comprendre, soit parce que nous avons laissé
notre ego dominer notre conscience ou soit, parce que nous sommes fatalistes, si rien ne change, nous aurons à jouer la même pièce autant de fois que le metteur en scène le jugera nécessaire,
mais pas toujours avec les mêmes acteurs ou le même décor.
Chaque situation peut nous connecter avec des ressentis agréables ou
désagréables. Se sont des signaux . Il est important de bien prendre conscience que les ressentis font écho à un premier « senti » manifesté, il y a longtemps. Par conséquent ils
peuvent nous leurrer. Ils se manifestent lors de sa re-stimulation au travers de diverses situations.
De plus, un ressenti peut masquer plusieurs émotions, comme par exemple, derrière
celui de la colère il peut y avoir un sentiment de tristesse, de remord, d’injustice, de rejet, d’abandon, d’humiliation, de dévalorisation, etc. Pour une meilleure connaissance de soi, il est
très important de bien les identifier.
Lorsque nous nous sentons affectés par une attitude, nos émotions ne nous
indiquent-elles pas qu’il est nécessaire de clarifier ce que nous ressentons?
En prenant conscience de ces signaux, nous pouvons intervenir aussitôt et régler
les problèmes avant qu’ils ne se développent en schémas destructeurs et pour ne pas risquer d'imprimer ce qui est réprimé, qui peut resurgit lorsque l'on ne s'y attend pas,
mais pas toujours comme nous le souhaiterions .
Tout le monde à éprouvé à un moment ou à un autre, une
résistance à ce que l’autre faisait ou disait. Cette résistance se manifeste par des réserves, de l’irritation ou un sentiment d’éloignement. L’erreur serait d’en rendre
l’autre responsable, ce qui parasiterait notre écoute intérieure.
Par exemple, si la personne que nous aimons raconte naïvement lors d’une soirée
un fait nous étant arrivé et que vous aurions préféré taire, cela peut avoir comme effet de nous irriter, surtout si cela se reproduit. Nous pouvons alors nous sentir blessés et pas respectés, il
est donc très important d’exprimer son ressenti dans le plus grand respect, avant que cela ne prenne de l’ampleur, tout en sachant, que l’autre n’y est pour rien, car en fait, c’est son attitude
qui vient réveiller de vieilles « blessures».
Malheureusement la plupart des
gens ne savent pas comment communiquer.
Au moment où ils ressentent de la résistance, ils
laissent leurs sentiments se transformer en re-sentiment. Continuons sur le même exemple. Nous ne sommes pas seulement ennuyés, nous sommes en colère
contre notre partenaire. Bien souvent sans en être conscient, nous nous éloignions insidieusement de cette personne et nous créons une barrière émotionnelle. Le ressentiment nous enferme dans
l’illusion en pensant que la source d’insatisfaction réside à l’extérieur, alors qu’en réalité elle est à l’intérieur de nous-mêmes, dans notre esprit.
Lorsque le ressentiment nous habite, nous obéissons à la pulsion qu’exige l’ego,
d’écarter quiconque lui fait obstacle lorsqu’il se sent menacé, sans considération aucune pour le bien-être d’autrui. Sous son emprise, la perception est déformée et à coup sur nous nous nuisons
à nous mêmes.
Le ressentiment détruit alors, tout sentiment d’intimité
et il établit dans la relation à l’autre, un schéma destructeur qui ne peut que s’intensifier s’il n’est pas immédiatement brisé. En effet lorsque le ressentiment est trop douloureux, vient le
rejet qui a pour effet de nous faire rechercher toutes sortes de moyens pour rendre l’autre responsable. Arrivés à ce point, il y a séparation émotionnelle et la
séparation physique peut se produire à tout moment, car tout ce que fait notre partenaire, nous irrite ou nous ennuie. Si le rejet persiste, pour atténuer la douleur que
nous ressentons, nous passons au refoulement
Comment éviter toute
détérioration dans une relation ?
C’est simple, pour nous y aider nous devons garder en mémoire que nous sommes
interdépendant les uns des autres et que dans nos relations, s’exprime une communication consciente et inconsciente qui parfois révèle une communication interne et intime. En réalité
« l’autre », nous confronte à nous-mêmes et n’est en fait que le révélateur de ce qui nous habite. Tout comme nous, il est mis à l’épreuve par son inconscient qui, pour se faire, le met
en scène pour jouer « la même pièce ». L’épreuve consiste en quelque sorte à tester les limites de chacun, dont l’objectif serait, d’arriver au détachement et au lâcher-prise. lorsque
nous sentons monter en nous des émotions perturbatrices, dans un premier temps, nous devons les accueillir pour les identifier, ensuite, comprendre pourquoi elles nous perturbent. Et surtout, se
dire que l’autre n’est pas responsable de nos « doux-leurres », c’est à nous de faire un travail pour ne plus en souffrir. En l’absence de quoi, pour ne pas risquer que les événements
ne prennent de l’ampleur, il est souhaitable de communiquer clairement et sans attendre en exprimant son ressenti, de manière à faire en sorte que l’autre personne connaisse nos
limites.
Pour que la communication soit « écologique », il est préférable de
s’exprimer avec le « je », qui n’engage que soi, parce qu’en employant le « tu », est culpabilisant et de plus, cela « tue », la communication
(le tu ,tue).
Soyons respectueux et dissocions l’acte de la personne. Par exemple, au lieu de
dire : « tu m’agresses quand tu fais ceci ou cela », dire plutôt : « je me sens agressé par ton attitude. » Là, nous n’exprimons qu’un
ressenti puisque c’est l’attitude qui est visée. De cette manière, en exprimant ce que nous ressentons, nous respectons ce que j’appelle l’écologie car nous sommes dans le plus grand respect, vis
à vis de la personne mais aussi, de nous-mêmes.
Dans nos relations d’affaires comme dans toute autre relation, le choix du
vocabulaire est très important. Nous devons rester diplomate et respectueux en toute circonstance. Par exemple, si nous désirons maîtriser la situation sans prendre l’ascendant sur notre
interlocuteur, en le prenant par l’épaule et en l’appelant par son prénom, il se sentira reconnu et en confiance. Aussi, soyons inductif, et pas directif. Prenons l’exemple d’une relation
professionnelle. Si nous disons à notre interlocuteur : « non, Paul vous n’avez pas raison de penser que..., ce que vous dites est absurde..., il faut faire comme ça...». A
travers ces propos, que peut-il ressentir ? Culpabilité,frustration, injustice, non-reconnaissance, dévalorisation, jugement ? Mais aussi, notre attitude ne dénote–t-elle pas de
l’irrespect et un besoin de supériorité ?
Positionnons-nous plutôt dans une relation d’égal à égal, c’est une marque de
respect. Soyons donc plutôt inductifs, par exemple : « oui
Paul, ce que vous dites est très intéressant, mais ne croyez-vous pas qu’en agissant ainsi... ». Par cette forme de vocabulaire, nous l’amenons à la réflexion sans le braquer, nous
laissons une ouverture à la discussion et nous aurons ainsi, plus de chance qu’il adopte notre proposition, surtout s'il pense que cela vient de lui. Le oui, montre que nous avons été
attentifs à ce qu’il a exprimé, et le mais, une forme d’opposition respectueuse à ce qu’il a dit.
Ne soyons pas non plus dans le
jugement, nous ne sommes pas parfait , ni même au-dessus des autres.
Par exemple : si l’on dit : « tu es un imbécile », cette
affirmation est violente et sous-entend, une vérité, une réalité, un fait incontestable qui peut laisser supposer que tout le monde peut penser que cette personne est imbécile. A travers ce
jugement, si la personne laisse trop de place au regard de l’autre, elle peut se sentir déstabilisée et blessée voir, dévalorisée, l’humiliée ou même du rejetée.
Par contre si l’on dit: « je trouve que tu agis comme un imbécile »,
nous n’engageons que notre point de vue, c’est l’attitude qui est visée, pas la personne et nous sommes dans le plus grand respect. De plus, ce n’est pas parce que nous trouvons son attitude
imbécile, que c’est le point de vue de tout le monde. D’autres personnes peuvent interpréter son attitude de différentes manières.
Geneviève