Il faut différencier l’angoisse du stress ou de l’anxiété qui certes, sont assez proches, mais s’expriment par des troubles différents.
Lors d’un rendez-vous important, il arrive à certaines personnes d’avoir une peur au ventre, d’être angoissées, voir paniquées.
Le stress est une réaction physiologique, qui permet de faire face à une situation donnée. Une fois la situation dépassée, le stress disparaît. Ce n’est que lorsque l’organisme est en sur-stress, c’est à dire en stress constant, que cela peut entraîner certains troubles. Il est alors urgent de solutionner ce qui en est la cause, au risque de voir apparaître des troubles de l’anxiété.
Dans cet état d’anxiété, il y a comme une peur diffuse qui nous envahie difficile à vivre au quotidien. Ce peut être la peur de l’avenir, de l’inconnu, de manquer…
L’angoisse, quant à elle est rythmée par les soucis et les tracas de la vie que l’on a tendance à amplifier.
Elle prend parfois au ventre, comme une crise de panique, le corps tout entier en est chamboulé. Elle provient d’un environnement de stress permanent et peut avoir pour origine, plusieurs causes.
Il y a une tendance à tout prévoir et tout maîtriser, car l’imprévisible crée l’angoisse. Pour se faire, on anticipe sur d’éventuels problèmes (au cas où), et on amplifie leur importance. C’est pourquoi l’angoisse exprime une peur sans raisons apparente.
Mais d’où viennent ces inquiétudes ou ces angoisses ?
Il y a des peurs archaïques liées à la survie, c’est pourquoi il y a anticipation de problèmes. Il faut prévoir les éventuels ennuis par peur de ce qu’il pourrait se passer. La société dans laquelle nous vivons ne rassure pas, bien au contraire, ce qui accentue cet état qu’est l’angoisse.
L’inquiétude demeure lorsque nous pensons que « tout » repose sur nous, il ne faut surtout pas se « re-lâcher » pour ne prendre aucun risque.
La relation que nous avons avec les autres, d’éventuels traumatismes de l’enfance, une éducation trop stricte, trop protectrice, trop laxiste …contribue à générer de l’angoisse.
Par exemple si enfant nous recevons une éducation psychorigide faite d’humiliations permanentes, cela va avoir un impact sur la confiance en soi et peut-être même l’inhiber. Puis, à l’age adulte cette perte de confiance en soi amplifie l’inquiétude face à des situations stressantes, ce qui finit par provoquer l’angoisse.
Il en est de même si nous recevons une éducation trop protectrice, Nos parents pensant sans doute bien faire, agissent dans l’intérêt de nous protéger de tout. Souvent, ce sont des parents anxieux qui nous transmettent leur angoisse sans le vouloir, dans nos moindres faits et gestes.
Il y a aussi certains traumatismes vécus à l’âge adulte qui déclenchent l’angoisse et de l’anxiété, lors de re-stimulation de traumatismes vécus enfants.
Il y a tout de même quelque chose de « positif » à l’angoisse. Les personnes anxieuses se préoccupent du bien-être d’autrui et de leur entourage, dans le souci de leur éviter d’éventuels ennuis.
Nous devons comprendre ce qui nous crée de l’inquiétude, pour ne pas les laisser nous envahir. Si nous sommes convaincus par exemple que le monde est dangers et menaces, nous allons être dans l’évitement constamment pour ne pas risquer d’y être confrontés. En nous enfermant dans nos convictions, nous alimentons l’inquiétude.
L’anxiété pousse plus à « prioriser » la survie plutôt que la qualité de vie.
S’il y a réussite financière, c’est dans le but de « se mettre à l’abri » du besoin par peur de manquer.
L’anxiété provoque une réactivité émotionnelle inadaptée à toutes situations stressantes qui paraissent dangereuses et elle demeure, si nous nous pensons incapables de les surmonter.
Pour remédier à l’anxiété les thérapies cognitives et comportementales sont à privilégier. Le travail consiste à accueillir ces états, à les écouter, à les comprendre, à identifier ses peurs et à prendre du recul pour mieux les « voir ».
Ce travail d’introspection nous amène à accepter « les choses » qui nous échappent, à se libérer de ce besoin de tout contrôler et à apprendre à accueillir et à accepter les difficultés lorsqu’elles se présentent à nous.
Nous apprenons à vivre ce qui vient à nous, avec sérénité, à vivre « l’ici et maintenant » en pleine conscience comme nous l’invite La Rochefoucaud dans sa maxime : « il vaut mieux employer notre esprit à supporter ces infortunes qui nous arrivent, qu’à prévoir celles qui pourraient nous arriver ».
La méditation est une aide précieuse surtout pour tout ce qui relève de questions existentielles.
Geneviève
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