Face au conditionnement auquel nous sommes soumis depuis l’enfance, sommes-nous totalement libres, ou la liberté n'est qu'une illusion?
Nous avons certes la "liberté" d'agir, nous le faisons à travers nos plaisirs et ambitions, aspirations et idéologies, mais sommes-nous totalement "libres", étant souvent identifiés à ce conditionnement de ce que nous avons reçu depuis la naissance (éducation, culture, traditions, environnement, religion, superstitions, croyances, savoirs...?
La liberté n’est-elle pas autre, ne demande t-elle pas une discipline et une grande humilité ?
Nous affichons parfois une certaine arrogance fortifiée par notre savoir « JE SAIS », que rien ne peut le remettre en cause. Pourtant, ce qui paraît vrai aujourd’hui, peut s’avérer être faux demain.
Nos certitudes, croyances, idéaux… sont tels, que nous en avons perdu toute humilité et pourtant en y réfléchissant, ce n’est que conditionnement et nous-nous identifions à tout cela.
N’est-ce pas dans l’humilité que nous ouvrons la porte à la découverte de ce qui est ? En étant présent et dans l’observation, ne finit-on pas par voir les « choses » telles qu’elles sont, en nous et autour de nous?
En étant à l’écoute de ce qui ce passe en nous et autour de nous, en observant nos réactions, nous pouvons savoir à quoi elles répondent, préjugés, blessures, peurs…, nous pouvons faire un lien et trouver la source de nos pensées.
L’humilité, permet le doute et donc le questionnement, la remise en question à tout moment de la vie des croyances etc. Grâce au doute, nous pouvons faire la clarté sur les causes de nos problématiques existentielles.
Pouvons-nous nous libérer du conditionnement auquel nous sommes soumis ?
Pour s’en libérer, il faut avant tout être conscient que notre cerveau est conditionné et de quelle nature il l’est.
L’expérience est nécessaire pour apprendre à faire, mais c’est du savoir qui conditionne notre cerveau. Ce savoir est aussi la somme de tout ce que l’on nous a enseigné, une répétition d’une certaine tradition qui se perpétue, une manière de vivre … Et c’est là le danger d’une division, car nous nous identifions à ce savoir inhérent aux cultures, traditions, patriotisme … On peut d’ailleurs facilement se rendre compte de cette division par exemple lors d’évènements sportifs comme les jeux olympiques, où certains individus font preuve de patriotisme au point de s’identifier à celui ou ceux qui représentent leur pays. Les médailles gagnées deviennent propriété et objet d’identification : « NOUS avons gagné tant de médailles ».
L’identification, à un pays, une religion…, est souvent cause de division d’où les conflits et les guerres.
Si l’on est conscient que le savoir conditionne le cerveau, alors on est conscient que la structure du psychisme repose sur le savoir.
Si l’on intègre le fait que la psyché soit faite d’une série de savoirs, nous devons intégrer le fait que nous soyons mémoire, une série de souvenirs. Nous ne sommes rien d’autre que souvenirs.
Les souvenirs sont le passé et lorsque l’on fait des projections, le présent les modifie, les actualise, pour se poursuivent vers un futur imaginaire, mais ce sont toujours une série de souvenirs, c’est un fait.
Ce que nous avons réalisé, nos expériences la famille dont nous sommes issus…, tout cela fait partie du passé, se sont donc des choses mortes, c’est de ces choses mortes que nous vivons.
Alors nous serait-il possible de vivre psychologiquement sans le moindre souvenir ?
Nous sommes attachés à nos identifications, nous-nous identifions au « moi », à l’ego « je suis », sans prendre conscience que nous sommes conditionnés par cette mémoire qui appartient au passé. Ce conditionnement est notre conscience qui relève d’une série de souvenirs qui font notre « savoir ».
Notre mémoire et comme un ordinateur, y est stockée une multitude de souvenirs accumulés, agréables et désagréables fait de tristesse, de joie, de douleur, de souffrance, de peur, d’angoisse…
Ainsi nous serions souvenirs mais en observant bien sommes-nous que cela ?
Si nous-nous dissocions de ces souvenirs en étant observateur, nous pouvons nous rendre compte que nous sommes souvenirs (toute une série de souvenirs). Mais sommes-nous que cela ? N’y a t-il pas autre chose qui observe ?
Cet autre chose n’aurait-il pas été divisé à sa source comme une sorte de bing-bang pour faire nos individualités ?
La division crée les conflits partout en soi et dans le monde. Selon Krisnamurti, là où règne l’action isolée, le plaisir, les aspirations solitaire, cet individualisme est un acte séparateur. Par conséquent lorsque l’on poursuit sa propre ambition, ses aspirations etc., cela est créateur de conflit pour soi et pour autrui
Aussi, tout conflit niché en notre être, peut-il prendre fin?
Geneviève MARTIN BOISSY
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