La « norme sociale » impacte considérablement sur les comportements et par voie de conséquences, sur les jugements individuels.
La norme sociale indique ce qu’il convient de faire au vu des valeurs et de ce qui est souhaitable de faire, partagés par une large majorité, ce qui « oblige » à se conformer à cette norme. Ceux qui ne partagent pas ou n’adhèrent pas à cette norme font partie d’une minorité et sont considérés comme étant des marginaux ou autres.
C’est un aspect implicite, car en dehors du fait de ce qu’il convient de faire selon les règles établies, il y a l’aspect de ce qu’il « faut » penser ou « juger » selon le désir « social ». On peut ainsi penser, mais aussi juger, qu’un comportement correspond ou pas à la « norme». S’il ne correspond pas à ce qui est socialement souhaitable, il est jugé anormal ou non conforme.
Une valeur peut engendrer divers comportements même si elle est partagée.
Même si une valeur est partagée, tous ne s’accordent pas sur la manière de la défendre, c’est le cas pour la liberté. Certains vont même jusqu’à s’entretuer pour la défendre, alors que d’autres choisissent la voie diplomatique. Est-ce à dire que leurs normes sont différentes ?
Ce que l’on peut constater, c’est que les comportements et jugements dépendent de la hiérarchie des valeurs. Par exemple pour des courants politiques, la hiérarchie des valeurs peut être différente et le procédé pour les défendre aussi.
Il arrive que la norme sociale change et ce, en fonction du courant majoritaire, mais aussi des individus lorsque la norme ne correspond plus à leurs propres valeurs, c’est le cas pour les guerres civiles par exemple.
« L’obéissance » à la norme sociale se heurte parfois à nos limites.
Je donne pour exemple un retard à un rendez-vous important. C’est une situation qui peut générer du stress pour certains jusqu’à leur arrivée. Si durant leur trajet, ils rencontrent une personne nécessitant de l’aide, ils laisseront à d’autres le soin de s’en occuper, alors que ce qui est normatif implique d’apporter aide et assistance à toute personne le nécessitant. La préoccupation personnelle, l’emporte sur le comportement altruiste correspondant à la norme.
Concernant le jugement, ce qui est édifiant c’est la manière dont les enseignants font preuve pour apprécier le travail d’un élève.
La notation est la suivante : très bon ou excellent, bon, moyen, passable, mauvais ou médiocre. Qu’est-ce que cela sous-entend ? Selon la norme, l’élève est censé être doté d’une intelligence mise à la disposition de l’étude des matières enseignées, alors si par cas l’élève ne réussit pas ce qui lui est imposé de faire, il sera catalogué comme étant « mauvais élève », dans le cas contraire, « excellent élève ».
Je trouve cela très grave, car c’est l’élève qui est jugé et de plus catalogué et non ses résultats. Cela impact considérablement sur l’image que l’enfant se fait de lui-même « je suis nul » et par conséquent sur son devenir. L’enfant est soumis au jugement de l’adulte qui est sensé détenir « le pouvoir » d’évaluer sa valeur.
Il y a néanmoins des professeurs qui jugent que les conditions dans lesquelles évolue l’enfant ne lui sont pas favorables et sont donc plus cléments dans leur notation. Mais il n’en reste pas moins que ce système de notation n’est pas adapté à la réalité subjective de l’enfant.
Il y a d’autres méthodes en cours auxquelles j’adhère, correspondant à d’autres normes basées sur l’auto évaluation et la valorisation et non, sur le jugement de valeur axé bien souvent sur la dévalorisation, comme c’est souvent le cas chez-nous.
Que dire sur les méthodes employées pour recruter qui passe par des tests psychotechniques pour juger du quotient intellectuel. Les personnes sont jugées non seulement sur leur QI, mais aussi sur leur tenue vestimentaire qui doit correspondre à la norme, sur leurs attitudes et gestuelles… tout est passé au « crible », et tout est prétexte à jugements normatifs.
Dans ce monde de l’image où il faut être conforme, comment s’autoriser à être soi ? Ce qui nous est proposé est un monde artificiel de paraître, d’apparence et de parade !!!
Ce qui est dérangeant et même choquant, c’est la normativité des jugements basés sur des « vérités avancées » et considérées comme un fait social, comme par exemple déformer une réalité au profit d’une vérité plus acceptable par rapport à la norme.
Alors qu’en matière de préférences, la normativité est mieux perçue. On peut par exemple préférer la mer méditerranée ou l’océan atlantique sans que cela soit choquant.
En résumé, les normes sont issues de valeurs sociales en lien avec les désirs et motivations d’une large majorité. Tout ce qui peut lui être utile a un rapport avec le fonctionnement social dont sont issus les jugements dits « normatifs».
Le jugement de valeur, est très subjectif et il est à différencier du jugement de fait, qui lui relève d’une observation neutre et objective. Il convient donc les distinguer.
Par exemple : « ma voiture est en panne », c’est un jugement de fait, résultant d’une observation d’une réalité, qui est la panne. Mais, dire de quelqu’un qu’il est nul, c’est porter un jugement de valeur, car cette affirmation est très subjective, d’autres à l’inverse peuvent le trouver intelligent. De plus, cette affirmation est violente et sous-entend, une vérité, une réalité, un fait incontestable qui peut laisser supposer que tout le monde peut penser que cette personne est nulle. A travers ce jugement, si la personne laisse trop de place au regard de l’autre, elle peut se sentir déstabilisée et blessée voir, dévalorisée, l’humiliée ou même rejetée.
Il serait plus juste de dire : « je trouve l’attitude de cette personne nulle », ainsi dit cela n’engage qu’un point de vu personnel et c’est l’attitude qui est visée, pas la personne.
A travers le jugement de valeur, une personne est jugée d’après une perception de ce qu’elle renvoie qui n’est donc pas neutre, ayant pour conséquence de la résumer et de la réduire à la description subjective qui lui est faite. Ce jugement moral la définie telle que décrite, bien souvent sans objectivité, « elle est point». Cette affirmation n’est-elle pas réductrice ?
Le jugement de valeur est l’appréciation portée sur la valeur attribuée à une chose, une action ou une personne parfois même à une pensée ou un sentiment.
Il y a deux types de jugements de valeur qu’il est bon de distinguer. Le jugement de valeur concernant les questions morales : le bien ou le mal, juste ou injuste, acceptable ou inacceptable, … Le jugement de valeur concernant les questions de goût: beau ou laid, bon ou mauvais…
Tout jugement, si jugement il doit y avoir, fait appel à des qualités indispensables que sont la compétence sur le domaine jugé et l’impartialité. Emettre un jugement sur les attitudes ou actions de personnes qu’il soit dit « positif » ou dit « négatif », est devenu une manière de faire d’une banalité déconcertante pour la plupart d’entre-nous, quasi quotidiennement.
Ces jugements de valeur qu’une large majorité d’entre-nous fait, sont généralement totalement dénué de sens critique faisant appel à la neutralité qui s’impose, mais plutôt dans un sens de « passe temps » ou de médisance totalement gratuite.
Il est à noter que la plupart des individus se trouvent apte à juger dans le domaine moral, sans pour cela être en capacité d’expliquer la rationalité de leur jugement. Leur jugement est en quelque sorte l’expression de plaisir ou de déplaisir, de sympathie ou d’antipathie, d’affinité ou autres et ce, face à ce que cela leur renvoie.
Tout jugement concernant l’abstrait dépend d’une perception propre à chacun, c’est donc très aléatoire.
Qui peut réellement être apte à juger la conduite d’une personne ?
Les juges sont amenés à juger des personnes selon leurs actes et leurs conduites se basant sur des faits, dans une optique rationnelle. Ensuite, ils estiment leurs facultés intellectuelles au moment des faits, leur intentionnalité ou pas. Est aussi prise en compte dans le jugement, les éventuels regrets ou le plaisir que leur action a pu engendrer. Ainsi, les magistrats se prononcent sur les actions conformément aux lois.
Mais dans tout jugement, il n’est pas tenu compte de la loi de causes à effets et son phénomène d’attraction, qui selon moi a son importance et dont la vie ne ferait que lui obéir !
Cette loi implique des individus tous victimes de leur inconscient, pour « jouer une scène » choisit par lui.
Les situations que nous vivons et les rencontres que nous faisons, ne les avons-nous pas consciemment ou inconsciemment attirés ? Si nous attirons ce qui nous arrive, n’avons-nous pas à nous interroger sur les raisons qui nous poussent à agir, ou sur notre part consciente ou inconsciente de responsabilité?
On peut se rendre compte du mécanisme d’attraction ou de répulsion lorsqu’il nous arrive d’éprouver de l’antipathie ou de la sympathie pour quelqu’un sans avoir pris le temps de le connaître. Pire encore lorsque cette antipathie provoque en nous un phénomène de rejet non seulement de sa personne, mais aussi de sa différence ou de son mode de vie, jusqu’à en être médisants ou désagréables à son encontre.
Lorsque cela nous arrive, ne serait-il pas plutôt opportun pour nous, de nous interroger sur les véritables raisons qui nous animent, car rien ne nous oblige à adhérer à son mode de vie, ni même à le fréquenter ? En réalité, qu’est-ce qui a provoqué cette sympathie ou antipathie, son attitude, sa façon d’être, sa perception du monde, sa différence ? Qu’est-ce qui vient faire écho en nous?
Il peut arriver que l’on rencontre des êtres en proie à la haine et l’agressivité. Au lieu de les condamner ou les percevoir comme des ennemis, n’avons-nous pas à les considérer comme des malades ayant besoin d’aide? Tous les êtres sont aimables, absolument tous, ils ont tous le droit d’être aimer. Nous devons les dissocier de leurs actes, comme il convient de distinguer le malade de la maladie ? Gandhi disait : « si l’on pratique l’œil pour œil, dent pour dent, le monde serait aveugle et édenté ». Je conviens qu’il est parfois très difficile d’éprouver de la compassion pour ceux qui cherchent à nous nuire, car cela dépend malheureusement trop souvent de la satisfaction de l’ego (de l’attitude bienveillante ou non dont les autres font preuve à notre égard).
Parfois nos réactions nous surprennent. Après coups, nous pouvons nous trouver plutôt embarrassés et nous sentir idiots. Souvent, une discussion animée suit de telles réactions. Nous pouvons alors nous interroger de savoir à quelle(s) émotion(s) personnelle(s) nous obéissons. Que se cache t-il derrière ces réactions ? A quoi cela nous renvoie-il ? Que nous livre l’inconscient ? De la même manière que nous acceptons avec joie ce qui nous flatte, pourquoi est-ce si difficile d’accepter ce qui nous dérange ? Tout ce qui nous est désagréable nous l’évitons, le critiquons ou le nions. Mais, ce qui vient nous « titiller », n’est-ce pas quelque chose en nous que nous refusons de voir, ou d’entendre au point de faire des projections sur l’autre et de l’en rendre responsable ?
Il ne faut jamais sous-estimer, les répercutions de nos actes, de nos paroles et de nos pensées, car à toute action, il y a une réaction à la hauteur de ce que nous avons semé. Considérer que ce qui nous arrive n’est que fatalité, ou croire que c’est la volonté d’un dieu, n’est-ce pas s’en remettre à l’ignorance et se décharger de toute responsabilité?
Certaines personnes préfèrent cependant croire, que ce qui nous arrive est le fruit du hasard. N’est-ce pas plutôt le résultat d’un grand nombre d’actes dont nous sommes pour la plupart, consciemment ou inconsciemment, responsables ? Tout n’a t-il pas un lien ? Cela ne fait-il pas partie des lois de causes à effet qui répondent à « une demande » le plus souvent inconsciente ?
Pourquoi donc, le dominé attire le dominant, le volé, le voleur, le violé, le violeur, le soumis, le tyran, etc.?
Tout ne résulte t-il pas d’un nombre infini de causes et de circonstances, sujettes à fluctuation ?
L’inconscient à un rôle prépondérant dans notre devenir, ne dit-on pas de lui qu’il en est le protagoniste?
Face à une même situation, pourquoi n’avons--nous pas tous, la même attitude, les mêmes émotions, le même ressenti, la même perception…? A travers nos actes, que cherche notre « metteur en scène » à nous faire comprendre ? Qu’essaie-t-il de nous faire prendre conscience ? Allons-nous rester sourd et faire comme la mouche qui sans cesse se heurte contre la vitre ? Notre inconscient n’est pas un ennemi bien au contraire. Il intervient pour nous aider à nous clarifier, à régler un conflit interne ou externe, à affirmer ce que nous sommes, etc.
Pour cela, à notre insu, au travers de diverses situations, il décide de la pièce que l’on va jouer, seul ou avec d’autres acteurs. C’est lui qui choisit le décor, les personnages et c’est lui qui dirige. Il faut donc se donner la réplique, c’est interactif et les échanges dépendent du rôle de chacun. Tous les acteurs sont alors, comme des pantins manipulés.
Si nous-nous obstinons à ne rien comprendre, soit parce que nous avons laissé notre ego dominer notre conscience ou soit, parce que nous sommes fatalistes, si rien ne change, nous aurons à jouer la même pièce autant de fois que le metteur en scène le jugera nécessaire, mais pas toujours avec les mêmes acteurs ou le même décor et peut être encore plus percutant.
En conclusion, même ce qui est jugé par les lois, il me paraît plus « sage » de s’abstenir de tous jugements concernant les actions ou attitudes, mais plutôt de les comprendre.
Bien à tous
http://www.edilivre.com/au-fil-de-mes-vers-genevieve-martin-boissy.html